Madame Berhaut a lu mon site et m'a adressé ses critiques, auxquelles j'ai répondu : vous trouverez ci-dessous son mail, cité in-extenso et entrecoupé de mes réponses. Pour avoir son mail d'une seule pièce, cliquez-ici.


Monsieur ??,
Vous ne semblez pas désireux de connaître les réactions de vos lecteurs ;

Si, bien sûr. Et j'essaie même de leur répondre.

les auteurs, que les données en présence conduisent à voir plus plausiblement une construction mythique en le nommé Jésus, ne craignent pas eux de s’offrir à la contestation, ce qui est de meilleur augure que la fuite de qui déjà ne se présente pas : point de nom ni d’identité en effet sur vos pages.

Je vous rassure, de nombreux contributeurs sur internet s’abritent derrière un pseudonyme. Même des défenseurs de la thèse mythiste utilisent ce procédé. Deux exemples référencés sur mon site : Srg Hereses, et Acharya, dont je doute qu’aucun des deux ne soit inscrit à l’état civil sous cette identité.

Contrairement à ce que vous dites, certains auteurs mythistes (il me semble que c'est le cas de M. Lévy, lui aussi référencé sur mon site) ne donnent pas d'adresse mail qui permettent de les contacter. D'autres, qui proposent une adresse mail, ne répondent pas aux mails qu'on leur envoie.

Comme vous le voyez, non seulement vous avez trouvé mon adresse sur mon site, mais de plus je réponds à votre mail : cette attaque de votre part me semble donc injuste.

Patrick Dupuis, par qui j’ai trouvé votre adresse, titre la réponse qu’il vous a donnée sur son site : réponse à Archeboc
A tout hasard, j’use donc du contact que vous ouvrez aux fournisseurs d’adresses sur les origines chrétiennes pour rire un peu, sinon avec vous, au moins avec votre conclusion sur l’" historicité " de Jésus.

Le rire est une très bonne arme. C'est rarement un argument.

Venons-en donc aux faits. Vous me citez :

" Si l'hypothèse mythiste avait eu cours chez les païens ou les juifs de l'antiquité, les auteurs chrétiens se seraient fait fort de la démolir. Nous en aurions ainsi conservé une trace,... Rien de tel ne nous est parvenu. À notre connaissance, aucun historien de l'antiquité n'a mis en doute l'existence de Jésus "
Eh non, monsieur, pas plus que l’on ne fait de procès d’intention, ou que l’on ne saurait tuer celui qui n’est pas né, on ne dément ce qui n’a pas été formulé...comment des auteurs auraient-ils pu se soucier de réfuter ce qui n’avait jamais été dit ?

Si la thèse mythiste était vraie, cela signifierait qu'à un moment, au cours des 2000 ans écoulés, quelqu’un aurait inventé l’existence terrestre de Jésus. Au moment où cette invention aurait eu lieu, les gens qui aurait assisté au changement aurait dû manifester un peu d’étonnement.

L'incapacité des mythistes à fournir un scénario plausible pour cette invention de Jésus est une indication forte de la confiance qu'on peut leur faire.

même dans l’hypothèse -contestée par beaucoup- où elles seraient de lui et non la nième fraude chrétienne (interpolation minime en regard de la création intégrale d’une fausse correspondance Paul-Sénèque...), l’insignifiance des 5 lignes de Tacite écrites près d’un siècle après la supposée mort de " Jésus " (1) n’aurait pas justifié de campagne de démenti, les historiens que vous invoquez avaient d’autres chats à fouetter.

Deux remarques :

  • Celse écrit un livre entier contre les chrétiens. Difficile de dire qu'il avait d'autres chats à fouetter. La moindre rumeur sur l'inexistence de Jésus aurait pour lui été pain béni (si vous me pardonnez l'expression). C'est ce que j'explique au milieu de la citation, justement à l'endroit où vous l'avez coupée. (A ce sujet, il est d'usage, lorsqu'on fait une coupe dans une citation, de mettre des crochets autour des trois points : [...]. De cette façon la coupe est clairement indiquée).
  • Comme pour la plupart des mythistes, l'authenticité de la référence de Tacite est pour vous une simple hypothèse, "contestée par beaucoup". Comme la plupart des mythistes, vous oubliez de mentionner qui sont les "beaucoup" en question. Lorsqu'on ouvre un livre d'histoire, on ne trouve pas mention de cette contestation, sinon au chapitre des vieilleries dépassées.
Votre conclusion porte à penser que vos lecteurs se doivent d’être des croyants en béton armé pour avaler ce que, il est vrai, vous intitulez " l’historicité de Jésus pour un débutant ", un catéchisme dont je puis confirmer qu’il n’a aucune chance de jamais susciter autre chose que le rire chez le non croyant, ou au contraire la tristesse pour qui voit dans l’exigence critique une marque de maturité et de liberté de l’homme.

Je ne demande à mes lecteurs aucun acte de foi. Qu'ils lisent et se fasse une opinion par eux-mêmes. Mes arguments sont des arguments rationnels, qui peuvent être bons ou mauvais, et qu'il faut discuter pour ce qu'ils sont. Votre tentative de porter la discussion sur le terrain de la foi religieuse est hors sujet.

J'ai la faiblesse de croire que l'histoire est faite par les historiens. Peut-être pourriez vous consulter un historien et lui demander son avis? Je vous conseille de consulter deux historiens, l'un croyant et l'autre non, afin que vous puissiez vérifier qu'il n'y a pas une histoire pour les croyants et une autre pour les athées.

Quant à l’exigence critique, je vous prie de croire que j'y suis attaché, moi aussi. Mais j'essaye de l'appliquer sur des faits, sur des arguments, sans considération de la religion de mon interlocuteur.

Pour conclure, ce que vous écrivez ailleurs à propos du Cercle Zététique :
"Nous passerons rapidement sur l'absence totale de références bibliographiques puisque l'auteur s'en explique en introduction : les références ont été omises pour faciliter la lecture. Retenons simplement que par là même, nous n'avons pas affaire à une monographie, ni même à une introduction à la question. Pour l'une comme pour l'autre, une bibliographie aurait été nécessaire."
Une malhonnêteté qui suffit à vous juger : vous discréditez un auteur (P.E.Blanrue), et une association, sur le défaut d’appareil critique d’un article délibérément allégé pour sa mise à disposition sur le site Internet, et dont la version complète avec notes et références bibliographiques était celle de la revue papier " ENQUETES " du Cercle Zététique (son n°7), ce qui sauf erreur était expliqué dans la mise en garde de Cercle Zététique que vous évoquez.

Si je discrédite P.-E. Blanrue, ce n’est pas sur la présentation allégée de son article, mais sur son contenu. En effet, j’ai montré, pour moi jusqu’à la nausée, combien son article est truffé d’erreurs, de fausses preuves, d’approximations, et d’emprunts à des auteurs périmées ou loufoques. Voilà les arguments importants sur lesquels vous auriez pu me répondre, mais vous avez préférez vous attaquer à un point marginal, une remarque liminaire sans importance.

Pourquoi sans importance ? D'abord parce que cela ne concerne que la forme, et pas le fond. Ensuite parce que cette réflexion sur l'absence de notes n'était pas une attaque de P.-E. Blanrue. Je voulais dire au contraire que son article était une simple vulgarisation, et qu'il ne fallait donc pas se montrer trop exigeant.

Par ailleurs, vous prétendez que les notes bibliographiques sont disponibles dans un numéro de la revue du CZ. Encore faudrait-il que ce numéro fût aisément disponible, ce qui est loin d'être le cas. Ce que vous appelez "revue" ressemble davantage à un fanzine.

Enfin, il me semblait qu’un des grands avantages d’internet et de l’hypertexte était de permettre une lecture plus facile des notes, et un archivage rapide des fichiers. Je comprends que dans un article papier on renvoie le lecteur à un site internet pour les références et les précisions. L’inverse me semble plus difficile à comprendre.

Avec mes salutations distinguées.
Murièle Berhault
(1) Mais dont vous faites un " témoignage " garanti par ce que vous appelez les documents chrétiens (les fables ou fictions évangéliques) : " Seul nous importe alors de constater que les documents chrétiens confirment le témoignage de Tacite et de Celse "
Oui, il faut décidément être très inculte et très sot pour vous croire, mais la juste rétribution de votre perversité est qu’elle engage à combattre l’obscurantisme que vous diffusez, et à apprendre au moins au bon peuple ce que signifie témoigner et mentir, et le lui apprendre avant qu’il ne tombe entre vos mains et ne s’engage aujourd’hui à " témoigner " de la naissance de Louis XIV et de Charlemagne.

J'utilise le mot "témoignage" au sens que lui donne les historiens. Si utiliser les témoignages de Tacite, de Celse et des documents chrétiens du Ier et IIe siècle est un signe d'obscurantisme, que pensez-vous de P.-E. Blanrue, qui selon toute probabilité, utilise sans le dire le "témoignage" d'un auteur chrétien du IVe siècle ?

Je peux "témoigner" de la naissance de Louis XIV : ce témoignage aujourd’hui est de peu de valeur, car les historiens en possèdent de meilleurs. Si les historiens du quatrième millénaire trouvent votre disque dur intact et que pour la première fois ils y découvrent le nom de Louis XIV, ils auront un témoignage de l’existence du roi soleil, et ce témoignage sera pour eux précieux.

Tel est le sens du mot " témoignage " chez les historiens. Ce n’est pas en invoquant ma "perversité" et mon "obscurantisme" que vous changerez cette réalité, ni que vous ferez croire à la distinction de vos salutations.


Je vous propose, pour conclure, un résumé de votre mail :

  • je m'abrite derrière un pseudonyme, et mon adresse mail n'est pas directement accessible sur les premières pages de mon site,
  • je n'ai pas compris que, selon l'hypothèse mythiste, si les historiens de l'antiquité n'ont pas parlé de Jésus, c'est que le mythe de Jésus n'avait pas encore été "fomulé" (mais dans ce cas là, quand donc a-t-elle été "fomulé" ?)
  • je reproche à P.-E. Blanrue de ne pas avoir fourni les notes bibliographiques qui appuie son travail,
  • j'utilise le mot "témoignage" pour les évangiles, alors que les évangiles ne sont vraiment pas des témoignages fiables.

Voilà la liste de vos reproches à mon égard. Avouez que même si ces reproches étaient justifiés; il n'y aurait pas là de quoi fouetter un chat. Tout ce que vous me reprochez est pécadille si l'on songe aux erreurs, manipulations, anachronismes et sophismes que les mythistes alignent à longueur de pages. Mon site est essentiellement constitué des critiques de ces errements, et vous n'en avez réfuter aucune. Nulle part dans votre réponse vous n'avez essayé de défendre ces erreurs ou de montrer qu'elles sont de mon fait. Êtes-vous conscientes que ce faisant vous me donnez raison ? Comment voudriez-vous faire croire, ensuite, que les thèses mythistes sont sérieuses ?

Cordialement,

Archeboc

 
 




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