Bibliographie

Henri Irénée Marrou, historien spécialiste de l'antiquité tardive (voir plus bas), a écrit un livre sur la méthode historique qui semble faire autorité chez les historiens.

À la fin des années 30, Alfred Loisy, retraité toujours actif, prend la plume pour réfuter les théories de Paul-Louis Couchoud.

Lecture critique des souvenirs d'Alfred Loisy parues en 1929. Le livre évoque les relations entre Loisy et Couchoud au cours des années 20. Ce témoignage est antérieur à la prise de position de Loisy contre les "extravagances" de Couchoud.

Il existe une quantité de petits livres de vulgarisation sur Jésus. Tous disent à peu près la même chose. Pas de place dans ce genre de livre pour de véritables démonstrations historiques : tout ce qu'on y lit y est affirmé comme dans un manuel scolaire.
Parmi les publications récentes, je préfère personnellement celle de Michel Quesnel, dans la collection Domino, malheureusement déjà épuisée. Le principe de la collection Domino était de mettre deux livres ensembles, couchés tête-bèche sous la même couverture. C'est souvent un peu gadget, mais dans le cas qui nous occupe, cela permet de séparer le Jésus personnage historique du Jésus objet de foi, ce que les auteurs concurrents sur le même créneau ne réussissent pas toujours.
Le "Jésus" de Charles Perrot dans la collection Que-Sais-Je, présente l'avantage, sur celui de Quesnel, d'être plus facile à trouver, puisque sans cesse réédité. Signalons aussi dans la catégorie "Luxe" le livre de la collection "Découverte Gallimard" aux illustrations toujours soignées.

Une sommité des études néo-testamentaire qui fait un livre accessible au grand public, c'est rare mais cela existe, et cela donne cet excellent ouvrage. Si les chapitres centraux du livre constituent une bonne vulgarisation à la critique des textes et à l'étude de l'origine du christianisme, le livre de Graham Stanton retient aussi l'attention pour sa critique des amateurs de sensationel qui prétendent avoir débusqué des manuscrits chrétiens parmi les textes de Qumran. L'affaire a fait long feu, et elle n'a pas vocation à rester dans les mémoires, mais la façon dont l'auteur la décrit de l'intérieur reste intéressante. Au delà de l'anecdote, l'auteur restitue d'une manière vivante les débats qui animent la recherche actuelle.

Simple et de bon gout.

Le document de référence pour comprendre les évocations des personnages secondaires, des auteurs tardifs, des convulsions doctrinaires des premiers siècles du christianisme.

Marie-Françoise Baslez est une historienne spécialiste de question sociale de la période héllenistique et romaine, dans le domaine grecque (elle est l'auteur d'un ouvrage passionnant sur les étrangers au sein de la cité grecque).
Dans son livre intitulé Bible et Histoire elle applique ses compétences à l'analyse des relations entre hellénisme et judaïsme, depuis la traduction de la septante jusqu'à l'émergence du christianisme. Adoptant un point de vue sociologique et ethnologique, elle ne cherche pas à déterminer si tel événement est vrai ou faux. Elle s'attache au dénomination, aux titres, aux villes mentionnées autant qu'aux villes "oubliées" par les témoignages... À toute une série de petits détails qui échappe à la lecture, sur lesquels ils n'est pas possible de bâtir une histoire événementielle, mais qui dessine le milieu social et culturel des premiers chrétiens, remontant parfois même au premier cercle des disciples de Jésus. Un livre souvent ardu, mais très intéressant.
Notons que Marie-François Baslez est aussi l'auteur d'une biographie de Saint Paul.

Le manuel de base pour comprendre comment le texte du nouveau testament nous est parvenu sous des formes parfois corrompues, et comment les érudits débusquent les erreurs des copistes et établissent un texte le plus proche possible du "texte original"...
Ce manuel est une curiosité en soit, car c'est la révision par C-B Amphoux, d'un livre publié par Louis Vaganay dans les années 30. La critique textuelle appliquée à elle-même : C-B Amphoux mentionne, paragraphe par paragraphe, ceux qu'il a ajoutés, ceux qu'il a remaniés, et ceux qu'il a gardés tel quel. Le lecteur averti peut ainsi mesurer les progrès effectués en cinquante ans. Il peut aussi, pour les paragraphes qui ont subi des modifications, essayer de deviner ce qui est nouveau.

Deux livres (parmi d'autres) pour découvrir que la fin de l'empire romain, ce n'est pas seulement des barbares qui envahissent et des romains qui décadent, mais que c'est aussi une époque qui voit la mise en place en Europe des germes de l'occident moderne, depuis la mécanisation (les premiers moulins à vent) et le costume (abandon de la toge pour le pantalon) jusqu'au structures intellectuelles et religieuses. Le livre de Marrou décline et éclaire thème à thème les différents changements intervenus entre le Ier et le Ve siècle. Peter Brown propose une fresque chronologique centrée sur la partie grecque de l'empire romain, courant de l'apogée romaine, sous la dynastie des Antonins, à la conquête arabe. Son schéma historique fétiche est manifestement la lutte des classes, et c'en est parfois lassant, mais les déterminismes qu'il met en lumière sont intéressants.

Un livre intéressant pour découvrir une véritable analyse des mythes qui fondent les diverses sociétés humaines. On retrouve dans ce livre la comparaison chère aux mythistes entre les religions à mystère et le christianisme, mais elle est utilisée ici comme illustration d'une construction plus générale. Surtout, l'auteur souligne la spécificité historique du christianisme. Il évoque aussi brièvement le mythisme.