Le Diatessaron, de Tatien à Justin
Comparaison des harmonies de Fulda et de Pepys avec le diatessaron arabe. Sont intégrées dans la comparaison d'autres harmonies médiévales, ainsi que des témoins patristiques, en particulier Justin et Ephrem. La comparaison porte dans un premier temps sur la succession des péricopes, dans un second temps sur le détail de certains textes.
La conclusion générale de ce travail est que l'harmonie évangélique attestée par Justin a connu une double descendance. D'un côté le diatessaron de Tatien. De l'autre une harmonie dont est issue celle de Pepys, qui adopte dans l'harmonisation un point de vue plus lucanien.
En quête du Proto-Luc
Déçu de ne pas trouver dans l'harmonie Pepys les matériaux permettant de finir sur la suite de l'évangile de Luc la reconstitution menée sur l'Évangile de l'Enfance, Boismard tente un passage en force : il part du relevé systématique des traits stylistique lucaniens, établi par Lamouille, pour montrer que la concentration de ces lucanismes est hétérogène, avec des répartitions qui épousent des schémas de rédaction multiple précédemment établis. l'hétérogénéité de répartition des lucanismes est donc un marqueur intéressant du procesus de rédaction. Muni de ce nouvel outil méthodologique, Boismard reprend le chemin de l'évangile de Luc, et propose pour chaque péricope une attribution soit au proto-Luc, soit à Luc, soit à la tradition marcienne, soit encore à la source Q. Boismard aborde aussi dans ce volume le rapport entre le proto-Luc et l'évangile de Jean.
L'Evangile de Marc, sa préhistoire
À partir de proximité (dans la forme comme dans la théologie) entre l'évangile de Luc et certains passages de celui de Marc, Boismard montre que l'Evangile de Marc est, sous sa forme actuelle, le fruit d'une synthèse entre un proto Marc et les traditions lucaniennes et mathéennes. Il utilise alors cette clef de lecture pour essayer de reconstruire la version antérieure de l'évangile de Marc.
Énigme de la lettre aux Éphésiens
Selon la thèse la plus courante aujourd'hui, la lettre aux Éphésiens est l'œuvre d'un disciple de Paul qui s'est inspiré dans sa rédaction de l'épître aux Colossiens.
Pour Boismard, la lettre actuelle est bâtie autour une lettre primitive écrite par Paul. Celle-ci fut surchargée par la suite de notes et de gloses inspirées des autres épîtres.
Boismard croit pouvoir identifier l'auteur de cette piraterie avec le dernier rédacteur de l'évangile de Luc et des Actes, désigné comme "Act III" dans le livre écrit en collaboration avec A. Lamouille, "Les Actes des deux Apôtres" - Gabalda - 1990.
La lettre aux Laodicéens retrouvée et commentée
À la fin de la lettre aux Colossiens, Saint Paul demande au destinataires de faire lire sa lettre aux habitants de Laodicée, et de lire pour eux même la lettre que Paul envoie dans le même temps aux habitants de Laodicée. Cette lettre aux Laodicéens est absente du corpus paulinien tel que nous l'avons reçu. Quelques auteurs ont cru la reconnaître dans la lettre aux Ephésiens, mais sans jamais emporter la conviction de la critique.
Constatant que cette lettre aux Colossiens comportent de nombreux doublets,
Boismard la sépare en deux lettres différentes, dont l'une,
celle qu'il considère comme la lettre aux Laodicéens, se
caractérise par une thématique baptismale marquée.
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