Notre choix de lectures

La production de Marie-Emile Boismard s'étale sur plus d'un demi-siècle, et en dehors du précis d'initiation à la critique, ce site ne référence actuellement que des ouvrages parus au cours des douze dernières années. Ce n'est pas que les travaux antérieurs soient inférieurs, mais il nous a semblé plus intéressant de nous pencher sur les travaux les plus récents. Par ailleurs, la décennie 90 est une période d'activité féconde dans la carrière de Marie-Emile Boismard.

En effet, les harmonies médiévales d'une part, d'autre part le catalogue de traits stylistiques lucaniens établi par Arnaud Lamouille, ont ouvert de nouvelles perspectives de recherches que Boismard a exploité avec audace, s'appuyant par ailleurs sur sa bonne connaissance des citations patristiques.

Entre 1990 et 1999 s'échelonne aux éditions Gabalda une série de travaux qui chacun constitue une avancée de l'histoire des Évangiles :
1990 : Les Actes des deux apôtres
1992 : Le Diatessaron, de Tatien à Justin
1993 : Un Évangile pré-johannique (dont le dernier volume est publié en 1996)
1994 : L'Evangile de Marc, sa préhistoire
1997 : L'Évangile de l'Enfance (Lc 1-2) selon le proto-Luc
1997 : En quête du proto-Luc
1998 : Critique textuelle ou critique littéraire ? Jean, 7, 1-51

Ajoutons à cela l'étude sur le martyre de Jean l'apôtre (1996) et les deux études sur des lettres de Paul parues en 1999 :
- La Lettre de saint Paul aux Laodicéens
- L'énigme de la Lettre aux Éphésiens

...ainsi que les livres parues au Editions du Cerf :
1995 : Faut-il encore parler de résurrection ? : les données scripturaires
1996 : Jésus, un homme de Nazareth raconté par Marc l'évangéliste
1998 : À l'aube du christianisme : la naissance des dogmes

...et nous obtenons une douzaine de livres en une décennie.

Il est vrai que pour une partie ces ouvrages sont écrits en tandem avec Arnaud Lamouille. Il est vrai aussi que ces publications exploitent le travail capitalisé par le duo durant les années 80. Mais ceci pris en compte, la performance reste remarquable. La lecture de ces ouvrages vous montrera que ce n'est pas seulement là une performance physique.

 
     
     
 

Liste des titres

"La vie des Évangile - Initiation à la critique des textes"

"Le Diatessaron, de Tatien à Justin"

"L'Evangile de Marc, sa préhistoire"

"Le martyre de Jean l'Apôtre"

"L'Évangile de l'Enfance (Lc 1-2) selon le proto-Luc"

"En quête du proto-Luc"

"l'énigme de la lettre aux Ephésiens"

"La lettre aux Laodicéens retrouvée et commentée"

 
     
     
 

Avertissement

N'étant professionnel ni d'histoire, ni d'exégèse, nous ne pouvons garantir la fidélité des recensions que nous donnons ici. En particulier nous avons pu attribuer à Boismard des opinions qui ne sont pas exactement les siennes, ne pas reconnaître à leur juste valeur l'intérêt de certaines de ses contributions, ou présenter au contraire comme siennes des conclusions déjà classiques.

Que le lecteur indulgent nous pardonne, et que ces pages lui servent moins de référence que d'invitation a découvrir le travail original de Marie-Émile Boismard.

 
     
     
 

Le Diatessaron, de Tatien à Justin

Comparaison des harmonies de Fulda et de Pepys avec le diatessaron arabe. Sont intégrées dans la comparaison d'autres harmonies médiévales, ainsi que des témoins patristiques, en particulier Justin et Ephrem. La comparaison porte dans un premier temps sur la succession des péricopes, dans un second temps sur le détail de certains textes.

La conclusion générale de ce travail est que l'harmonie évangélique attestée par Justin a connu une double descendance. D'un côté le diatessaron de Tatien. De l'autre une harmonie dont est issue celle de Pepys, qui adopte dans l'harmonisation un point de vue plus lucanien.


En quête du Proto-Luc

Déçu de ne pas trouver dans l'harmonie Pepys les matériaux permettant de finir sur la suite de l'évangile de Luc la reconstitution menée sur l'Évangile de l'Enfance, Boismard tente un passage en force : il part du relevé systématique des traits stylistique lucaniens, établi par Lamouille, pour montrer que la concentration de ces lucanismes est hétérogène, avec des répartitions qui épousent des schémas de rédaction multiple précédemment établis. l'hétérogénéité de répartition des lucanismes est donc un marqueur intéressant du procesus de rédaction. Muni de ce nouvel outil méthodologique, Boismard reprend le chemin de l'évangile de Luc, et propose pour chaque péricope une attribution soit au proto-Luc, soit à Luc, soit à la tradition marcienne, soit encore à la source Q. Boismard aborde aussi dans ce volume le rapport entre le proto-Luc et l'évangile de Jean.


L'Evangile de Marc, sa préhistoire

À partir de proximité (dans la forme comme dans la théologie) entre l'évangile de Luc et certains passages de celui de Marc, Boismard montre que l'Evangile de Marc est, sous sa forme actuelle, le fruit d'une synthèse entre un proto Marc et les traditions lucaniennes et mathéennes. Il utilise alors cette clef de lecture pour essayer de reconstruire la version antérieure de l'évangile de Marc.


Énigme de la lettre aux Éphésiens

Selon la thèse la plus courante aujourd'hui, la lettre aux Éphésiens est l'œuvre d'un disciple de Paul qui s'est inspiré dans sa rédaction de l'épître aux Colossiens.

Pour Boismard, la lettre actuelle est bâtie autour une lettre primitive écrite par Paul. Celle-ci fut surchargée par la suite de notes et de gloses inspirées des autres épîtres.

Boismard croit pouvoir identifier l'auteur de cette piraterie avec le dernier rédacteur de l'évangile de Luc et des Actes, désigné comme "Act III" dans le livre écrit en collaboration avec A. Lamouille, "Les Actes des deux Apôtres" - Gabalda - 1990.


La lettre aux Laodicéens retrouvée et commentée

À la fin de la lettre aux Colossiens, Saint Paul demande au destinataires de faire lire sa lettre aux habitants de Laodicée, et de lire pour eux même la lettre que Paul envoie dans le même temps aux habitants de Laodicée. Cette lettre aux Laodicéens est absente du corpus paulinien tel que nous l'avons reçu. Quelques auteurs ont cru la reconnaître dans la lettre aux Ephésiens, mais sans jamais emporter la conviction de la critique.

Constatant que cette lettre aux Colossiens comportent de nombreux doublets, Boismard la sépare en deux lettres différentes, dont l'une, celle qu'il considère comme la lettre aux Laodicéens, se caractérise par une thématique baptismale marquée.

 
     

 

Amplification et prochaine mise à jour prévues pour le 1er novembre.